Pénètre dans l'antre du diable... [PV Sestu-chou]

Parfois, la logique fuyait tout acte. Et les événements passés en était la plus grande preuve. Le jeun homme ne pouvait pas expliquer ce qui l'avait pris, ce qui l'avait poussé à venir ici, à suivre des cours, lui, l'asocial de service. Y avait-il une raison pour qu'il vienne ? Ceux qui l'avaient trahi sans remord méritaient-ils qu'il se bouge pour eux ? Pourquoi voulait-il à ce prix comprendre ? Cela aurait-il seulement la moindre importance, cela changerait-il seulement comment il se sentait maintenant ?

Se faufilant dans la foule de la gare routière, le jeune être monta instinctivement le son de son lecteur MP3. Il avait adoré cet objet, surtout quand il s'était rendu compte qu'il pouvait volontairement refusé de répondre, prétextant avoir sa musique trop fort... Il aurait -presque- béni le créateur de cet objet. Il fallait qu'il arrive à l'école... Mais son envie d'y aller frôlait le – 100. Pourquoi avait-il agit aussi sottement, tout ca pour avoir des réponse à des actes qui s'était passé près de 870 ans avant... Trouverait-il seulement des réponses ?

* Hakon, t'est un abruti fini...*

S'insultant mentalement, le jeun homme récupéra ses affaires et se faufila vers la sortie. Récupérant le plan qu'il avait, il s'orienta dans la ville, pour savoir quoi faire. Il ne tenait pas à devoir fréquenter d'autres personnes trop rapidement... Et devoir demander à un taxi de le déposer devant l'école le révulsait au plus haut point. Prenant tranquillement ses jambes à son cou, l'apparent jeun être eut un soupir de lassitude avant d'entreprendre sa marche, tout en écoutant sa musique.

Il lui fallut trois quarts d'heure pour arriver devant l'école. S'arrêtant devant les grilles, le jeune ange eut un soupir de lassitude. Il n'avait aucune envie de pénétrer dans le lieu, aucune envie de devoir supporter d'autres, et encore moins de devoir supporter leur bavardages incessants... Bon sang, qu'avait-il bu avant de venir ici ?

Levant les yeux dans le ciel, l'apparent môme eut un soupir de lassitude et poussa les grilles sans couper sa musique. Il ne voulait pas, mais l'adolescent se força a faire le premier pas. Il ne voulait pas rentrer dans le lycée. Pourquoi n'était-il pas resté cacher au fin fond de sa Norvège natale ? Peut-être parce qu'il s'ennuyait un peu, mais jamais, il ne l'avouerait...

« Courage, Hakon » se murmura-t-il en vieux norrois, tout en avançant. Il avait peur, pourtant, il ne risquait pas autant que dans le passé ! Il risquait même bien moins. Mais il n'était pas à l'aise. Il avait peur, tout simplement. Et pourtant, il veillait à le cacher, pour ne pas le montrer aux autres. S'ils apprenaient ses points faibles, le Nordique était persuadé qu'ils en profiteraient forcément. Il n'existait personne qui ne fasse pas passer ses propres intérêts avant celui d'autrui. Oui, la sociabilité et la confiance dans les autres étaient les pires carences qu'avaient l'ange.

Poussant la porte d'entrée, l'apparent jeune homme fit une dernière prière pour ce dieu qui l'avait si souvent délaissé et abandonné dans la cruauté du monde. Si pour une fois il pouvait être bien luné... Ca lui irait bien, de ne pas avoir que des ennuis... S'avançant en silence, le blond rangea sa carte de la ville dans sa poche, cela ne lui était désormais plus utile, et entreprit de regarder ce qui se passait autour de lui. C'était un coin relativement calme et tranquille, vide d'âme quelconque. Tant mieux, s'il pouvait trouver sa chambre sans croiser d'âme vivante, cela lui irait parfaitement.

Setsuna revenait du centre ville. Il n’avait pas cessé de penser à ce que pourrait devenir sa nouvelle connaissance, a savoir Kinaeku. Trainant des pieds le long du chemin, Setsuna lança un regard vers son sac. L’après-midi était déjà bien entamée et pourtant, le jeune élémentaristes trouvait le temps long, le retour lui semblait durer une éternité. Au loin, le jeune homme pouvait apercevoir le pensionnat qui surplombait la ville. Ce pensionnat qui regroupait vampires, démons, anges, hybrides, élémentaristes et de pauvres humains qui se perdaient dans la masse. Si on lui avait dit il y a dix ans qu’il fréquenterait ce genre de personne, l’adolescent vous aurait sûrement rit au nez.

Setsuna, pour s’occuper la tête, contait ses pas. Il n’avait que ça à faire de toute façon, car s’il pensait trop, il s’inquiéterait un peu trop. Les voitures passaient les unes après les autres, le temps passait seconde après seconde. Enfin, Setsuna arriva en vue du pensionnat, les grandes grilles se présentaient a lui, s’ouvrant sur une allée pavée qui menait tout droit au hall d’entré. Dans un dernier effort, le jeune homme gravit les trois marches qui précédaient la porte du Hall qu’il poussa en lâchant un soupir fatigué.

Setsuna s’attendait à être seul. La rentrée était passée et bien qu’il y ait régulièrement des nouveaux, à cette heure ci il n’y avait généralement personne voir pas grand monde. Inutile de vous préciser qu’il fut surprit de voir un individu de taille moyenne, voir petite, une longue natte blonde tombant dans son dos. Cependant, l’élémentariste ne sut vous dire si c’était un homme ou une femme… Setsuna entra complètement dans la pièce, laissa la porte se refermer derrière lui et il prit la parole lentement, en attendant que la personne qui se tenait devant lui ne se retourne :

- Euh, salut. C’est rare qu’un nouveau arrive à cette heure. Y’as déjà plus personne au secrétariat.

C’était vrai, ces employés de bureau ne faisait pas grand-chose, si ils travaillaient tout au long de la matinée sans passé une heure devant la machine a café c’était un exploit ! Mais voilà que Setsuna grommelait dans sa tête. Voilà qui n’était pas vraiment dans ses habitudes. Revenant à ses moutons le jeune homme adressa un sourire à… Il lui semblerait un garçon. Mais ses traits angéliques laissait le bénéfice du doute a Setsuna qui laissait tout de même son sourire fendre son visage en deux.

Regardant la pièce où il venait d'arriver, le Nordique eut un soupir de lassitude. Il ne savait guère par où continuer, ou se rendre et surtout où délaisser ses affaires. Bref, il était tout simplement parfaitement bien tomber...Il ne manquait plus que quelqu'un arrive et commence à lui raconter sa vie dans le moindre détail cinq-six fois et le Norvégien achetait un billet simple pour le pôle nord... Au moins il serait tranquille.

Il devait avoir la poisse, tout au moins ce fut la pensée qu'il eut quand il sentit un courant d'air passé, le forçant à regarder vers la porte. Cette dernière était ouverte, avec un jeune homme devant, d'une apparence relativement jeune, un peu plus âgé que lui cependant. Le premier détail qu'il notait était l'écart de taille qu'il y avait entre eux deux. Lui qui devait à peine atteindre le mètre soixante-dix devait faire face à une asperge. Mais sinon, il paraissait presque aussi normale que n'importe qui. Mais il savait parfaitement que l'habit ne faisait pas le moine, aussi ne jugeait-il pas qu'à vue... C'était si simple de paraître mignon alors qu'on ne l'était pas. Il en était la preuve la plus flagrante.

Laissant son pouvoir passer, le jeune Ange regarda l'aura de celui qui lui faisait face. Il le faisait complètement instinctivement, mais il avait étrangement compris que l'aura était moins trompeuse que n'importe quel geste ou parole qu'on pouvait faire. Laissant son regard se poser sur l'aura, il nota la couleur grisé, ni trop clair ni trop sombre. Malgré tout, il notait qu'elle tirait plus vers du clair que du sombre. Cela lui suffirait pour savoir qu'il se cacherait derrière sa pseudo-timidité maladive pour lui parler. Il aurait eu une aura très clair, l'Ange aurait été soupçonneux, présentant la présence d'un "collègue", qu'il n'aurait pas porté dans son cœur. Et la noirceur l'écœurait totalement, le poussant inconsciemment à éviter encore plus cette personne.

Voyant les lèvres de son interlocuteurs bouger sans pour autant qu'il ne comprenne le moindre mot, le premier geste du jeune ange fut de retirer ses écouteurs et d'éteindre sa musique, pour pouvoir l'entendre. Il n'entendit distinctement que la fin des paroles, comme quoi il n'y avait personne... Le reste s'était perdu, mais le jeune Nordique n'avait pas de grande difficulté à se douter qu'il y avait une salutation.

« Bonjour. » Ce n'était qu'un léger murmure, sortant à peine de la voix douce du jeune homme. Si on y prêtait assez d'attention, on pouvait sentir l'existence d'un certain accent, mais de là à le décrypter, c'était une toute autre affaire...

Il aurait très fortement souhaité pouvoir lui demander uniquement le chemin de sa chambre, sans autre précision, mais le côté timide aurait totalement disparu, ce qui ne l'arrangerait pas. Apercevant un immense sourire sur les lèvres de son interlocuteur, Hakon esquissa un léger sourire, empli de timidité. Bien volontairement, il ne le laissa pas durer longtemps, et détourna son regard, pour regarder le reste de la pièce, cachant ainsi sa prétendue nervosité. Sauf qu'elle n'était pas que prétendue. Lui qui n'avait envie de voir personne, obliger de faire copain copain à peine arriver, c'était dur comme traitement...

A coup sur, s'il existait un dieu, ce dernier l'avait maudit...

Il y avait des gestes qui pouvaient déranger les autres et le regard scrutateur de Hakon en faisait partie. Ses yeux verts ne s'étaient pas détourné de son camarade, l'observant en silence, et regardant aussi son aura. Il ne doutait pas une seconde que son interlocuteur avait un caractère relativement neutre. Pas forcément dans sa façon d'agir, mais sur bien d'autres points. Une neutralité avec un brin de gentillesse. Pas toujours bon, pas toujours mauvais, comme une grande partie des gens. Les extrêmement bon étaient rares, mais les mauvais lui avaient toujours sembler trop présents. Surement parce qu'il en avait trop fréquenté dans sa longue vie, oubliant que certains pouvaient réellement agir avec gentillesse et bonté.

Laissant le regard de son interlocuteur se poser sur lui et le regarder avec autant de détail qu'il l'avait lui-même fait, l'Ange demeura silencieux, ne cherchant pas à briser le silence qui s'était interposé depuis qu'il avait fait preuve d'une sociabilité effarante en saluant l'autre garçon. Mais bien sur, cela, personne sauf lui ne le savait. Ne cherchant pas à rompre son silence, l'apparent jeune homme écouta pourtant les remarques de son interlocuteur. En gros, il fallait qu'il aille voir quelqu'un pour récupérer les clés de sa chambre. Magnifique... Comme s'il n'avait pas croisé suffisamment de personnes pour les mille ans à venir... Entre la gare routière et ici... Mais visiblement, sa malchance le poursuivait jusqu'au bout. Tant pis...

« D'accord. »

Pourtant, il m'entait. Il n'était pas d'accord. Sa seule envie pour l'instant, c'était de se cacher au fin fond d'une région inoccupée pour ne pas avoir à rencontrer d'autres personnes. Mais s'il existait un Dieu, il l'avait complètement maudit, et ce, depuis longtemps. Il n'y avait pas grand chose de bien dans la vie, trop de rencontres, trop de dangers.

Laissant son regard émeraude se poser sur son interlocuteur, l'ange ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi il passait son temps à sourire. Lui n'avait pas la moindre idée, et en fait, il ne voyait aucune raison pour sourire. Oh, certes, des petits sourires timides, fragiles, mais c'était juste pour rester crédible, rien de plus. Peut-être qu'il en était pareil pour ce jeune homme... Qu'il s'agissait d'un rôle, d'un masque qu'il portait. Mais pour être franc, cela ne l'attirait pas outre mesure. En même temps, pour que quelque chose attire cet énergumène, il fallait se lever aux aurores. Et encore...

Ecoutant la remarque du jeune homme, Hakon ne put s'empêcher de se poser des questions. L'autre se servirait-il de ça comme d'un service, n'hésitant pas à lui demander un service à la moindre occassion.. Paranoïaque ? Surement, mais on ne pouvait pas lui en vouloir de voir les gens tordus, rusés et mesquins. Au fond, il avait oublié qu'il pouvait y avoir des gens calmes, sereins et surtout qui agissaient sans rien attendre en retour. Il avait oublié que ce type de personnes existaient.

« Si ça ne te dérange pas... »

Hakon n'aimait pas l'idée de devoir dépendre de quelqu'un d'autre. Son indépendance et sa liberté primait sur le reste. Mais sa peur des autres -ce qu'il cachait derrière son manque de sociabilité- surpassait le reste. Et qu'importe le comportement de son interlocuteur, l'adolescent aurait forcément été sur la défensive. Il devait réapprendre à fréquenter les autres, même si son envie de le faire était moindre et surtout inexistante.

Un silence de plombs se réinstalla malgré les quelques efforts de l’élémentaliste. Si avec ça il n’avait pas compris que son interlocuteur ne désirait pas parler, il était stupide. Cependant, après un bon moment à s’observer mutuellement après les remarques et conseils de Set’, l’ange rentrouvrit les lèvres afin d’y laisser s’échapper un frêle « d’accord ». Setsuna le laissa réfléchir encore un peu puis reprit la parole, lui proposant de l’accompagner jusqu’au bureau du directeur adjoint. Là encore, le silence demeura quelques instants entre les deux jeunes hommes. Il ne serait pas facile de lui tirer quelques bribes de conversation du nez !

Un air pensif s’était doucement installer sur un visage qui restait très neutre malgré tout. L’indifférence était pire que tout cependant. Setsuna préférait être avec quelqu’un qu’il détestait plutôt qu’être avec des misanthropes. Vous pouvez trouver cela étrange, mais au moins, avec une personne que vous détestez, vous avez des reproches à lui faire et celui que vous détestez aussi. Ainsi une conversation plus ou moins animé s’installe malgré tout. Tandis que là, le silence planait, un silence lourd et pesant. Setsuna analysa une fois de plus le « jeune » homme qui se tenait face a lui. Il avait reprit la parole et avait murmuré « Si ça ne te dérange pas ». S’il le proposait, c’est que ça lui était égal. Enfin bon, l’élémentariste ne releva pas, sourit a son interlocuteur peu bavard puis amorça son avancé dans un couloir, faisant signe a l’ange de le suivre. Il n’y avait pas un bien long chemin d’ici a chez Shiro, le directeur adjoint. Seulement, vu l’heure qui était assez tardive, il devait, normalement, avoir finit de travailler.

Dans une énième tentative de communication entre Setsuna et l’être qui se trouvait avec lui, l’élémentariste lui posa une question, qui n’était cependant pas vraiment insistante :
- Et tu comment tu t’appelles ?

Il fallait jouer avec les mots, ne pas demander si il pouvait savoir son prénom, il y avait beaucoup plus de chance qu’on lui réponde de façon négative. C’était tout bête et rien n’assurait qu’il aurait une réponse avec cette formulation, mais il avait certainement plus de chance qu’avec ce genre de questions assez fermées. Il tourna son visage souriant vers l’ange qui semblait cependant tout aussi indifférent qu’une poignée de seconde plus tôt.

Le visage aux traits doux, remplis de cette timidité qui le caractérisait, les lèvres closes, ne cherchant pas à rompre le lourd silence qui s'était posé. Oh, certes, il l'avait rompu, et son interlocuteur aussi, mais Hakon ne pouvait pas se décider à laisser tomber le masque. Pas devant un inconnu... En même temps, tout le monde était un inconnu et il ne doutait pas une seconde qu'il n'accorderait sa confiance à personne. Oh, non pas que c'était impossible de l'avoir, mais... C'était pour l'instant impossible de l'avoir. L'ange était encore trop méfiant face aux autres pour laisser tomber un quelconque masque.

Il se doutait bien que le silence n'aidait pas son interlocuteur à parler, à moins que cela ne produise l'effet inverse et qu'il se retrouve avec une véritable pipelette, bavarde comme trois filles, et là, Hakon désespérait en se renfermant encore plus... Mais pour l'instant, son interlocuteur était encore acceptable et peu exaspérant. Il parlait, un peu, mais pas trop, même si pour l'ange, c'était beaucoup. Après tout, sa dernière conversation datait de quelques jours auparavant, quand il avait croisé cette personne en Norvège.

Apercevant son camarade qui bougeait, le jeune et frêle ange récupéra sa valise tout en le suivant tranquillement, veillant à ne pas trop traîner... Il n'avait aucune envie de l'exaspérer. Ecoutant la question de l'autre adolescent, Hakon retint son soupir de lassitude. Question basique, et il ne pouvait pas ne pas y répondre. L'avantage était qu'elle ne posait pas autant de problèmes que d'autres questions. Après tout, se présenter était normal dans une rencontre.

 « Hakon Cojatöson » fut la réponse toujours aussi calme et douce de l'ange. Il savait parfaitement qu'il aurait du rendre la pareil, mais si entretenir une conversation était un calvaire, poser une question ne faisait plus franchement partie des choses auxquelles il pensait, surtout quand il fallait faire la conversation. Mais en même temps, s'il ne le faisait pas, l'autre allait surement chercher à lui tirer les vers du nez, ce qui n'était pas forcément mieux...

 « Et toi ? » Il s'était contenté de la poser d'une voix mal à l'aise, ce qui n'était pas un simple jeu pour le moment. Il était totalement mal à l'aise, la scène avait le don de le rendre mal dans sa peau. Quelle bêtise l'avait donc pris de venir ici ? Il n'était pas fait pour la vie en société, il ne savait pourtant parfaitement. Pourquoi avait-il fait ce choix stupide ?

Le silence eut le temps de s’installer lentement avant que l’être pâle et frêle qui l’accompagnait ne daigne répondre. Il brisa donc le silence d’une voix timide, informant notre élémentariste qu’il s’appelait Hakon Cojatöson. Un drôle de nom qui ne venait sûrement pas du Japon. De plus, le léger accent qu’avait l’ange le lui confirmait : Il n’était vraiment pas du coin. Au moins, Setsuna avait eut une réponse ! C’était déjà ça.

Les deux êtres s’avancèrent alors dans un couloir sombre qui s’éclaira automatiquement sous leurs pas grâce à des capteurs positionné dans le sol. Ce même couloir se révélait long et muni de peu de portes, deux sur la gauche, trois sur la droite. Sur chacune d’elles, une petite plaquette gravée indiquait le lieu qui se trouvait derrière celles-ci : Secrétariat, Gestion, Salle des professeurs, bureau du directeur adjoint et bureau des surveillants. Le bureau du directeur était un peu plus loin, à l’embranchement d’un autre couloir. Setsuna se tourna à nouveau vers son camarade lorsque celui-ci lui retourna la question :

- Moi, c’est Setsuna Eisaku, enchanté de te connaître, Hakon. Bienvenu ici. On arrive bientôt devant le bureau du directeur adjoint. Tu n’es pas du coin pas vrai ?

Setsuna préférait glisser une question dans une phrase informative, ça coulait plus facilement, cela faisait moins interrogatoire. Et puis, malgré que son camarade ne fût pas vraiment bavard, Setsuna voulait le connaître un peu plus, afin de se forger une image de ce nouveau visage dans l’établissement. Setsuna aimait être entouré d’amis, la solitude était bonne parfois, mais contrairement a d’autre, il y a des fois où le jeune élémentariste en souffre justement, de cette solitude. Lorsqu’il est seul, le jeune homme à tendance à trop penser et son esprit divague là où jamais il ne devrait aller, laissant le doute, la peur, la souffrance parfois aussi s’installer.

Mais bientôt, les deux jeunes hommes se retrouvèrent devant la porte intitulée : « Bureau du Principal Adjoint : Mr Sakitoshi. Setsuna toqua puis tenta d’ouvrir la porte en tournant la poigné, mais visiblement, elle était verrouillée, donc il n’y avait personne. Lançant un sourire assez, idiot il fallait le dire, Set’ prit la parole en se tournant vers le fond du couloir :

- Apparemment, Mister l’dirlo adjoint n’est pas là. Donc, il va falloir que tu ailles voir le directeur… J’vais t’y emmener, ce n’est pas loin.

Setsuna, tout en regardant le fond du couloir, puis cette nouvelle tête, lâcha un soupir. Il espérait surtout que son camarade n’avait rien contre les vampires, sinon il serait servit, et ce, juste a son arrivée. Mais après tout, si il était arrivé ne serait-ce qu’une heure plus tôt, Shiro aurait sans doute été là. Une fois que son camarade eut acquiescé, Setsuna prit la direction du bureau du principal. Lui n’avait pas eut à le rencontrer en face a face seul, il l’avait juste aperçut a la soirée pour le peu de temps qu’il y était resté. Au souvenir de cette nuit là, le jeune homme eut un sourire discret, dans l’ombre. Il faudrait qu’il aille parler a Yuri d’ailleurs, mais d’un tout autre sujet, bien plus sérieux.

Sortant de ses pensés, Setsuna pensa qu’il serait peut-être bon de prévenir de suite Hakon de l’identité du directeur, bien qu’il le sache peut-être déjà. Ainsi, il prit donc la parole, sur un ton peut-être un décibel en dessous de la normale, bien qu’il ne soit pas le genre de poissonnier qui parle toujours très fort :

- Je ne sais pas si t’es au courant pour le dirlo. Mais c’est un vampire, de plus un vampire assez particulier donc voilà j’voulais quand même que tu sois au courant même si c’était déjà le cas.

Si seulement... Si seulement il avait bêtement réfléchi avant de choisir de venir ici. Il avait agi stupidement, sans la moindre réflexion, et l’ange commençait déjà à voir que des effets néfastes à son acte. Il avait fallu qu’il supporte un voyage avec trop de bruit, pour finir dans un pensionnat où il devait parler avec quelqu’un et rencontrer une autre personne s’il voulait rester. Bref, manquait plus qu’il tombe face à un vampire, un démon ou un ange, et ce ne serait vraiment pas sa journée… Mais bon, il n’y avait pas tant de vampire que ça dans ce pensionnat ?

Avançant dans le couloir sombre, trop au goût de l’ange, ce dernier préféra se mettre à compter ses pas plutôt que regarder devant lui. C’était moins enclin à ramener des mauvais souvenirs. Il n’y pouvait rien, mais les noirceurs avaient la tendance à toujours l’effrayé un peu… Mais la présence de l’autre à côté de lui –même s’il ne l’appréciait pas – le calmait suffisamment pour qu’il focalise son attention sur autre chose. Pour être exact, Hakon n’avait aucune envie que Setsuna n’apprenne sa peur apparemment irrationnelle. Il craignait bien trop que l’autre en profite.

Ecoutant l’autre répondre à sa question et embrayer sur une autre, Hakon eut envie de soupirer de lassitude. Il avait une malchance hors-norme ou quoi ? Voilà que son interlocuteur était un grand curieux qui ne cessait de poser des questions. Réfléchissant sur comment tourné sa réponse, le jeune ange répondit quelques seconde après.

« Je suis né en Norvège. » fut la réponse qu’il donna, limitant totalement les informations qu’on pouvait avoir sur lui. Il n’allait pas non plus raconter dans le moindre détail sa vie et ses nombreux voyages. Il tenait à ne dire que le minimum vital. Et cela suffisait amplement pour son interlocuteur.

Ecoutant son interlocuteur faire une remarque d’une évidence flagrante sur l’absence du directeur adjoint, le jeune homme retint un soupir de lassitude. Lui qui voulait juste avoir sa clé de chambre et être tranquille et seul, c’était mal parti pour. Il était bien parti pour devoir continuer avec son interlocuteur, à son grand désespoir…

« Si cela ne te dérange pas... »

Si Setsuna faisait un minimum attention, il aurait pu se rendre compte que ce n’était pas la première fois qu’il disait ces mots. Qu’à chaque fois qu’il proposait son aide, l’ange réagissait ainsi. Qu’il semblait ne pas vouloir déranger l’autre, ne pas vouloir l’embêter davantage. Ce qui était plus exact, c’était qu’Hakon n’avait aucune envie de devoir dépendre de quelqu’un ou de devoir éventuellement un service. Cela avait tendance à ne jamais être bon signe.

Le changement de ton de son interlocuteur l’intrigua suffisamment pour qu’il y porte toute son attention. Se figeant en entendant ces mots, Hakon n’avait plus la moindre envie d’avancer. En fait, il voulait faire demi-tour. Il en avait marre des vampires, il en avait trop croisé, bien trop… Et les souvenirs de ses rencontres n’avaient rien de bien pour le jeune. Fermant les yeux pour cacher le sentiment de peur qui le saisissait, le jeune homme ne bougea pas et resta silencieux quelques instants, le temps de se calmer et surtout de chasser les souvenirs qui étaient revenus trop rapidement.

« Particulier ? »

Restant sur place, le jeune homme ne chercha pas à bouger, il savait parfaitement que son interlocuteur comprendrait qu’il ne portait pas les vampires dans son cœur. Mais il ne pouvait pas savoir que c’était le cas de la moitié des races, et que les autres l’indifférenciaient totalement.
L'ange ne voulait pas continuer... Son courage s'était envolé, rapidement, trop rapidement à son goût. Pourquoi fallait-il qu'il soit poursuivi par tant de malchance.

« Rassure-moi. T'es pas vampire ? »

Posant son regard émeraude dans celui de son interlocuteur, Hakon ne fit pas le moindre signe, attendant une réponse de son interlocuteur.

Les yeux clos, le jeune être cherchait à centrer ses pensées sur une chose anodine, une chose qui n’avait rien de néfaste, rien de dangereux… Juste penser à autre chose, laisser les souvenirs reflués, retourner somnoler dans l’oubli… Se forçant à chantonner une chanson mentalement, Hakon se laissa bercer doucement par les paroles qui lui venaient doucement en tête, c’était une chanson calme, douce et sereine, qu’il connaissait par cœur. Il l’avait adoré quand il l’avait entendu pour la première fois. De si simples mots…

Ignorant totalement que son interlocuteur percevait sa propre souffrance, Hakon rouvrit lentement ses yeux, ayant repris le dessus sur ses émotions. C’était bien malin qu’il agisse ainsi avec quelqu’un à ses côtés. Lui qui n’aimait guère qu’on connaisse ses points faibles, il se trahissait tout seul. Avec un soupir de lassitude, le jeune homme laissa son regard se focaliser sur son interlocuteur, pendant qu’il lui posait une question. Il ne se préoccupa même pas de la possible mauvaise réaction de Setsuna à sa question. De toute façon, si c’était le cas, l’ange ne se préoccuperait pas outre mesure de ce détail.

Ecoutant la première réponse de Setsuna, l’ange se demanda s’il était malchanceux, maudit ou si quelqu’un là-haut le méprisait suffisamment pour faire de sa vie un enfer vivant. Franchement, avoir à rencontrer le Maître Vampire, c’était pas sa tasse de thé, même un simple vampire ne l’aurait pas attiré… Manquait plus qu’il lise dans les pensées, et sa poisse serait complète… Croisant le regard de Setsuna, le jeune ange ne détourna pas son visage, attendant seulement sa réponse. Il aurait pu se vexer d’une telle question, mais là, Hakon ne se préoccupait pas des pensées de l’élémentaliste. En même temps, il ne s’en préoccuperait jamais.

Ecoutant la réponse, le jeune ange ne put empêcher une vague de soulagement le parcourir. Il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était totalement tendu en entendant que le directeur était vampire. Ecoutant son interlocuteur, le jeune homme ne prit pas la peine de répondre à sa remarque sur les exceptions. Pour lui, tous les Vampires se ressemblaient… Les seuls qu’il avait croisé l’avait toujours autant adoré qu’il ne pouvait s’empêcher de tous les juger de la même façon… Comme les trois quarts des autres races…

« C’est par où ? »

Il n’avait aucune envie d’y aller, mais il ne voyait guère d’autres solutions… S’il voulait pouvoir avoir l’accès à sa chambre, il fallait bien qu’il y aille. Même si son envie frôlait un nombre négatif très petit… Mais bon, il ne pouvait pas poireauter dehors juste pour trouver une autre personne… Et avec sa poisse, il aurait réussi à tomber sur le vampire qu’il ne voulait pas voir... Alors autant prendre les devants face aux mauvaises nouvelles. Et puis, s’il était comme les autres, cela ne changerait rien… S’il était différent…

*Non, c’est impossible…*

Reportant son attention sur ses pieds, Hakon ne recommença pas à bouger, attendant juste que son interlocuteur le face aussi.